Denis Chollet
Né en 1951 sur le sol algérien, département français croyaient certains. Rapatrié avec sa famille à Nice. Exil intérieur durable. Une de ses amies écrivain, Katy Rémy, l’a décrit dans son jus romanesque, tel un homme pressé dans l’inachèvement:
« Il
ressemblait à un ami qu’elle avait eu, un homme d’affaires sans affaires, un
maniaque des papiers à lettres et des tampons. Il commençait toujours pas faire
imprimer du papier en-tête, dessiner un logo. Il cherchait des titres, des noms
de marque, il inventait des slogans publicitaires, il montait carrément des
opérations de marketing pour des produits qui n’existaient pas. Qu’il suffirait
d’inventer. Il réunissait des talents, des actionnaires. Rassurés par son
discours d’une rare conviction ils promettaient de s’impliquer. Au bout d’un certain
nombre de banquets, les projets s’essoufflaient, les relations se distendaient
et le papier rejoignait dans une cave d’autres ramettes inutilisées. »
Il
a suivi les cours de Michel Butor ou Clément Rosset à l’université avant de
reprendre le chemin buissonnier. Il fréquente avec assiduité les cinglés de la
science-fiction, les enthousiastes du renouveau de
la bande dessinée, les occitanistes au verbe haut. Il a traversé la plupart des
tribus contestataires du pays niçois des années 70.
En
créant le fanzine Le Mongol fier avec son frère Laurent et Michel Fenioux, fait
la connaissance de quelques héritiers du Surréalisme ou de maniaques de l’écran
: Jacques Sternberg, Ado Kyrou, Robert Benayoun, Eric Losfeld, Michel
Laclos, Jean-Pierre Bouyxou, Jean-Claude Romer, Valérie Schmidt, Roger
Cornaille, Ornella Volta, Francis Lacassin… La recherche documentaire le
dispute à l’esprit dada qui anime tout le groupe. Puis chacun suit sa voie.
Il
réalise un documentaire sur le mouvement Fluxus à Nice. Il est invité à
l’hommage rendu à Jacques Sternberg (Bruxelles, 1989). Il est membre du jury
c.m. international pour Cinema Giovani (Turin, 1993). Il est co-animateur d’une
soirée Mauvais Genres avec François Angelier dédiée à Jean Boullet au centre
Pompidou (Paris, 2001). Il conseille la librairie galerie Nicaise à Paris pour
une exposition des collages de Roger Cornaille et ceux de Jacques Sternberg.
La
presse spécialisée a salué ses recherches documentaires concernant cette
période d’après-guerre riche en découverte et en fréquentations des domaines du
Fantastique.
Il
travaille dans l’électro-radiologie médicale depuis plus de trente ans.
Proche
des Amis de la Terre, il a voté pour la candidature de René Dumont aux
présidentielles de 1974. Depuis le vert s’est roussi et il guette d’éventuels
parachutages de barres d’uranium enrichi dans son jardin.
Prochains
ouvrages : une encyclopédie de la contestation en région niçoise, Nos années de
poudre ça n’a pas trainé (Images en manœuvres éditions), un roman
satirique sur ces années fortement psychédéliques. Et sa biographie de Jacques
Sternberg est prévue pour fin 2010.