bulletin2, extension 09, Berti

Bulletin 2, mail Eduardo Berti

J’ai lu Sternberg pour la première fois il y a sept ou huit ans, pendant le temps que j’habitais à Paris. Je suis né en Argentine et j’ai grandi là-bas en lisant Borges, Bioy Casares, Cortazar, Quiroga, Wilcock, Silvina Ocampo et toute la tradition du “fantastique du Rio de la Plata”, qui est plus “cérebrale” (pour ainsi dire) mais pas moins “inventive” que l’autre tradition (moins urbaine) du “réalisme magique” latinoamericaine (Carpentier, Garcia Marquez, etc). J’ai donc senti une grande familiarité avec les fictions de Sternberg, au même temps que j’ai beaucoup aimé la brieveté de ses textes, car je suis un passioné de la microfiction et les micronouvelles (autre grande traditions en langue espagnole: voir Juan José Arreola, Augusto Monterroso et Virgilio Pinera, par exemple).
Traduire ces nouvelles est un rêve accompli. Depuis la création de La Compania (fin 2005/début 2006), le nom de Jacques Sternberg a été dans la liste des raisons pour créer une petite boîte d’édition.
C’était incroyable et injuste que les nouvelles de Sternberg étaient inédites en espagnol (sauf quelques textes traduits pour quelquers anthologies). Esperons que les lecteurs en langue espagnole découvreront son imagination, son ironie et son gout pour l’insolite.

Veuillez excuser mes fautes de francais, s’il vous plaît.

Bien cordialement,

Eduardo Berti

Récits courts en prenant son temps (extrait)
Jacques Sternberg l’a dit quelquefois, Chas Adams dessinateur humoriste du New Yorker a été son déclencheur, sinon son inspirateur. Sa conception de contes de terreur et d’humour noir avait la clarté narrative qui est celle du célèbre cartoonist. Mais l’histoire du conte fantastique reste à écrire, nota un jour Pierre-Georges Castex. Celle du conte bref, un media qui s’est développé parallèlement, est totalement inédite. J’en tracerais quelques étapes.

J’ai recensé durant plusieurs années les chefs-d’oeuvre du conte bref, une anthologie qui comprenait au final une présélection de 700 récits pour près de 100 auteurs , un projet encouragé par Jacques Sternberg mais qui devait échouer pour des raisons de traitement de droits d’auteur. L’auteur de La Géométrie dans l’impossible avait produit la plus grande quantité de récits, sur une longue période, tout en donnant ses lettres de noblesse à ce media aussi important que le sont la nouvelle ou le poème littérature moderne. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’actualité redonne de l’éclairage sur une traduction en langue espagnole due à l’écrivain Eduardo Berti ou sur une récente lecture de récits par une compagnie de Trouville. Et l’un de ses héritiers dans le domaine en question est l’écrivain Eric Dejaeger, très inspiré par l’usage du récit court.


(Texte complet dans Analyses/commentaires)